By Lisa Bossenbroek
First published by HAWWA: Journal of Women in the Middle East and Islamic Cultures
In 2006, the government of Morocco decided to privatize the land of the former socialist-inspired collective state cooperatives, which had been created in the early 1970s. The resulting shift in land control is happening alongside – but is also provoking – wider processes of agrarian change, manifested among others things in land sells, the introduction of new high-value crops, the use of new technologies (tubewells and drip irrigation), and alterations in labour relations. These transformations influence the development of family farming and gender relations. On the basis of an ethnographic and historical study conducted in a dissolving state cooperative in the agricultural plain of the Saïss we suggest opening the “black box” of the family farm to illustrate the gender dynamics that mark the impact of current agrarian dynamics today. Through this lens we first of all illustrate how during the period of the state cooperative the land, the farms, and the families were deeply intertwined through labour relations and by how the land was used, forming the identities of peasant women and men. By retracing the development of various peasant families we illustrate how this farming model is changing today. The current agrarian dynamics offer new possibilities of being and becoming to some young men and “modern” farmers. Nevertheless, various peasant women increasingly find less pride in their agricultural work and actively seek to develop new rural feminine identities, which is not easy. As such, we observe how the future becoming of peasant farming will strongly depend on the next generation of farmers and of their aspiration of modernizing their future becoming.L’État marocain décida en 2006 de privatiser les terres des coopératives de la réforme agraire créée au début des années 1970. Cette dynamique foncière s’inscrit dans des processus plus larges de changements agraires, qui se manifeste entre autre par la vente des terres, l’introduction de nouvelles cultures à forte valeur ajoutée, l’utilisation de nouvelles technologies (forage et goutte-à-goutte) et des transformations dans les relations de travail. Ces changements auront une influence sur le développement de l’agriculture familiale et les relations de genres. À la base d’un travail ethnographique et historique portant sur une coopérative dans la plaine du Saïss, nous suggérons d’ouvrir la « boite noire » de l’agriculture familiale pour illustrer les dynamiques de genre qui marquent aujourd’hui l’impact des changements agraires. À travers ce regard nous illustrons dans un premier temps comment, pendant la période de la coopérative la terre, l’exploitation et la famille paysanne étaient intimement liées. Les activités et l’organisation autour de la terre forment les identités des hommes et des femmes paysans. Aujourd’hui, nous illustrons au travers de différentes trajectoires de familles paysannes comment ce modèle est en mutation. Les dynamiques agraires offrent de nouvelles opportunités à certains jeunes hommes et agriculteurs « modernes ». Cependant, différentes femmes paysannes ne trouvent plus de fierté dans le travail agricole et essaient de développer de nouvelles identités féminines rurales, ce qui n’est pas facile. Ainsi, nous verrons que le devenir de l’agriculture paysanne dépendra fortement de cette nouvelle génération de jeunes agriculteurs et agricultrices et de leurs aspirations à moderniser leur devenir.This article is in French.
Affiliations: 1: Faculté de Gouvernance et des Sciences Economiques et Sociales(CRESC, EGE RABAT) Morocco